L’écluse de Montaut constitue un obstacle au transit des poissons du lac de Lacanau vers le lac de Carcans-Hourtin et inversement. Bien qu’une passe à poissons ait été construite en 2007, son efficacité et les espèces de poissons qui circulent entre les deux lacs ne sont pas connues. Un système de piégeage a donc été mis en place dans la passe à poisson. Les premiers résultats mettent en évidence la capture de nombreux poissons.
Une étude sur la circulation des poissons
Le contexte
Le canal des étangs est un passage obligé pour la circulation des poissons entre deux des plus grandes étendues d’eau douce de France, le lac de Lacanau et le lac de Carcans Hourtin.

Ainsi en 2007, l’écluse de Montaut (figure 1), située sur ce canal et perturbant la circulation piscicole, a été équipée d’un dispositif de franchissement pour les poissons en rive droite de l’écluse. Il est composé d’une passe à poissons de 6 bassins successifs à échancrures alternées auxquels s’ajoutent des panneaux latéraux avec des plots bétons pour la reptation de l’anguille (figure 2).

Cependant, les gestionnaires se posaient des questions sur l’efficacité de cette passe. En effet, durant les deux dernières années, des difficultés de franchissement ont été observées pour certaines espèces, notamment pour les perches (individus accumulés à l’entrée de la passe) et les anguilles de petite taille.
Face à ce constat et suite à la signature d’une convention de partenariat avec le Syndicat des lacs médocains (SIAEBVELG), la Fédération a proposé de vérifier les conditions de circulation des différentes espèces de poissons par la mise en place d’un dispositif de piégeage dans la passe à poisson (figure 3 et 4).


Les premiers résultats
Depuis le 6 mars 2017, une nasse est présente en continu dans la passe à poisson et est relevée trois fois par semaine. Elle permet d’intercepter tous les poissons circulant dans l’ouvrage.
Finalement, les premiers résultats montrent qu’une cinquantaine de poissons de toute tailles sont interceptés dans la nasse à chaque relève de l’engin. 14 espèces différentes ont été capturées pour le moment : la perche, le chevaine, l’anguille, le gardon, le goujon, le rotengle, l’ablette, la brème bordelière, la brème commune, la perche soleil, la tanche, la grémille, le poisson chat et l’écrevisse de Louisiane (figure 5 à 8).
Ces poissons font ensuite l’objet de mesures biométriques (identification de l’espèce, taille, poids et état de santé) avant d’être tous relâchés en amont de l’écluse. A l’heure actuelle, après 13 relèves, plus de 1 000 poissons ont été comptabilisés !




Cette étude va être poursuivie jusqu’en juin puis une deuxième campagne aura lieu en novembre et décembre pour comparer la circulation des poissons selon la saison.
Un bilan en fin d’année permettra de conclure sur l’efficacité du dispositif de franchissement.