vendredi 29 mars 2024

Les passes à poissons fonctionnent sur les lacs médocains

Afin de vérifier le fonctionnement des nouvelles passes à poisson mises en place au niveau du marais de Cousseau et du Gnac sur le canal des étangs, la Fédération de Pêche et de Protection des milieux aquatiques de la Gironde effectue un suivi de la migration des poissons entre janvier et juin 2018 avec la mise en place d’un engin passif (type verveux) en amont de la passe. Les premiers résultats montrent que de nombreuses espèces (gardons, rotengle, brème commune, anguille, brochet) transitent dans la passe.

Pourquoi des passes à poissons ?

Historiquement, le canal des étangs entre le lac de Carcans-Hourtin et Lacanau a été créé en 1864 pour drainer les zones humides. Les marais de Devinas/Gnac et de la Réserve Naturelle Nationale de l’étang de Cousseau se sont notamment retrouvés déconnectés ne permettant plus au poisson d’accomplir son cycle de vie. En effet les poissons effectuent des migrations vers les zones humides pour plusieurs raisons : la croissance, la reproduction, la fuite (compétition, prédation et milieu hostile). Certes des busages et des vannages existaient entre le canal et ces zones de marais mais le poisson ne pouvait pas les emprunter en raison des forts débits ou hauteurs de chute trop importantes.

Conscient de cette problématique, le Syndicat Intercommunal d’Aménagement des Eaux du Bassin Versant et Etangs du Littoral Girondin (SIAEBVELG) a mené une étude entre 2014 et 2015 pour améliorer la situation. Il a donc été décidé en 2016 de réaliser des passes à poissons en enrochement avec plots bétons au niveau des exutoires des marais permettant ainsi d’assurer une continuité écologique latérale entre le canal et les zones humides attenantes.

Un suivi scientifique pour évaluer l’efficacité des passes

Dans ce contexte et afin de vérifier la fonctionnalité de ces passes nouvellement implantées, la Fédération, en collaboration avec la Société pour l’Etude et l’Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest (SEPANSO) et le SIAEBVELG, a proposé la mise en place d’un suivi de la migration des différentes espèces cibles : l’anguille, qui migre entre l’Océan et les lacs, et le brochet qui migre entre les rivières/canaux et les zones humides. L’échantillonnage est effectué par engin passif (de type verveux) à la sortie des passes à poissons entre janvier et juin 2018.

Des premiers résultats très encourageants

Les premiers résultats sont encourageants puisque différentes espèces ont pu être capturées durant tout le mois de janvier :

  • Quelques écrevisses de Louisiane, gardon et rotengle en faible proportion,
  • Une cinquantaine d’anguilles entre 10 et 35 cm,
  • Des géniteurs de brochets entre 37 et 83 cm (2 femelles et une dizaine de mâles) qui migrent pour rejoindre leur frayère dans les marais,
  • Une forte proportion de jeunes brèmes communes (environ 500 individus).

Le fait que ces espèces puissent circuler librement est très positif et montre déjà l’intérêt de mettre en place ce type de dispositif. Nous vous tiendrons au courant dans les mois à venir des résultats et des conclusions tirés de ce suivi.

Voir aussi

Renaturation en cours de la partie aval de la Jalle de Castelnau