mardi 26 septembre 2023

La transformation de l’étang du Graoux sur la Leyre

Depuis le début des années 1980, à Belin-Beliet, le barrage du Graoux formait sur la rivière Gaure un plan d’eau d’entrainement pour les canoë-kayak. Les vannages de l’ouvrage, fortement endommagés après la tempête de 2009, avaient rendu la structure obsolète. En 2015, la municipalité validait la démolition de l’ouvrage afin de restaurer la continuité écologique. Les travaux ont été achevés en début du mois de décembre 2018.

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Le Centre d’animation

Une page de l’histoire du centre du Graoux tournée …

Vous faites peut-être partie de ceux qui ont trempé leur bouchon dans l’« étang » du Graoux, et, peut-être aussi, appris à y pagayer. Au début des années 1980, les eaux de la rivière Gaure – dite aussi Hountine ou bien encore Paillasse – étaient retenues par un barrage créé au profit de l’association du Foyer des Jeunes belinétois. Trente années plus tard, en 2009, la tempête Klaus rebattait les cartes en détériorant gravement le barrage et ses vannes rendues inefficaces. Le plan d’eau n’existait plus en période estivale. La fermeture du Centre d’animation du Graoux s’ensuivait en 2013 *.

©PNRLG

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L’évolution du plan d’eau

Le plan d’eau s’ensablait naturellement depuis sa création. En 1998, le dernier curage effectué montrait un volume de sédiments accumulés, mélange de sable et de vase, de 2800 m3. Après 1999, au fil des années, la Gaure retrouvait son ancien lit en contournant par le Nord l’ancien plan d’eau totalement vidangé en période de basses eaux. Cette zone ensablée en amont de l’ouvrage était vite colonisée par une végétation propre aux zones humides.

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Le barrage et son devenir

Face à la réglementation

Quand on remontait la Gaure, le barrage du Graoux était le premier ouvrage bloquant l’écoulement des eaux et la circulation piscicole. Il présentait une hauteur de chute de plus de 2 m. A partir de 2013, la commune, propriétaire de l’ouvrage, se devait d’assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs (anguille, lamproie marine, lamproie fluviatile)*.

Face à l’analyse technique

Dans le cadre d’une opération groupée départementale portée dès 2013 par la Fédération des AAPPMA de la Gironde, le cas du barrage du Graoux était étudié. En 2014, un état des lieux réalisé avec les propriétaires, gestionnaires et acteurs locaux permettait de proposer des scénarios d’aménagement. Le dérasement, solution la moins onéreuse et la plus efficace pour restaurer la continuité écologique sur la Gaure, était validée par la municipalité en 2015. Ce choix s’imposait d’autant plus que depuis 2011 l’ouvrage était ruiné par le fond et contourné en rive droite. Il devenait dangereux pour les personnes qui fréquentaient le site.

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La restauration du site

Les aides

Grâce à un taux d’aide financière de 100% accordée par l’Agence de l’Eau Adour Garonne dès 2017 la municipalité pouvait envisager la globalité des travaux d’un montant de 80 000 € TTC. Elle bénéficiait également de l’accompagnement technique du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne (PNRLG) dans la réalisation de son projet. Outre le dérasement de l’ouvrage et le retalutage des berges, la construction d’une passerelle piétonne et cycliste était prévue.

Les travaux

Le chantier a démarré le 8 octobre 2018. Avant la mise hors d’eau de la zone du barrage, une pêche de sauvetage des poissons a eu lieu, réalisée par la Fédération à la mi-octobre 2018. Diverses espèces ont été capturées (anguille, lamproie marine, goujon, loche franche, vairon, et lamproie de planer). Elles ont été relâchées dans la Gaure à plus de 100 m en aval de la zone de chantier.

L’entreprise de travaux a ensuite procédé à un busage temporaire en contournement de l’ouvrage pour dériver les eaux. Elle a démonté ensuite le seuil (vantelleries, crémaillères, ancienne passerelle métallique et maçonneries d’ancrage en berges). La palplanche aval du radier ne pouvant être dégagée, celle-ci a été maintenue après découpe et enfoncement. Ainsi conservée, elle assure une fonction de seuil de fond tout en ne constituant plus un obstacle.

La passerelle a été installée en novembre, platelée et équipée de mains garde-corps. La fin des travaux a eu lieu le 5 décembre.

Et après ? …

Il est encore un peu tôt pour avoir les avis des belinétois et des autres usagers sur la transformation de ce site. Laissons-nous un peu de temps et laissons surtout passer l’hiver avec – peut-être – une ou deux crues morphogènes pour le lit, puis le printemps, avec son explosion de vert, pour apporter leurs touches d’entrepreneurs naturels …

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