mardi 19 mars 2024

Des truites farios d’origine « domestique » dans les cours d’eau de Gironde

En cette période d’ouverture de la truite, nous souhaitions vous communiquer les résultats de l’étude menée par la Fédération de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique de la Gironde et l'INRA de St-Pée-sur-Nivelle entre 2017 et 2018 pour évaluer la présence de souches locales (dites « sauvages ») de truite fario en Gironde, par rapport à celles alevinées (dites « domestiques ») dont l’origine génétique est souvent Pyrénéenne.

Suite aux analyses génétiques réalisées par l’INRA sur des morceaux de nageoires de truitelles provenant de plusieurs cours d’eau girondins, les résultats mettent en évidence une origine exclusivement domestique. Ainsi, il semble que les truites nées dans les cours d’eau de Gironde sont issues d’une reproduction naturelle de géniteurs ayant été préalablement alevinés, c’est-à-dire issus de pisciculture ; on parle alors de souche « domestiques ».

Des prélèvements de nageoires réalisés entre 2015 et 2017 par la Fédération

Comme expliqué dans l’article de septembre 2017, des prélèvements de nageoire anale (1 mm²) de jeunes truites fario (moins de 20 cm) ont été réalisés par la Fédération sur les bassins versants de la Leyre, du Ciron, du Brousteyrot (affluent du Saucats), du Gât-Mort et du Rieufret. De plus pour connaître les souches de pisciculture, passées et actuelles, utilisées localement pour le soutien aux populations, des prélèvements ont également été effectués sur les truites fario des piscicultures qui fournissent les AAPPMA sur ces cours d’eau. L’objectif est de comparer la signature génétique des truitelles prélevées dans le milieu naturel à celles issues des piscicultures afin d’attribuer une origine dite « sauvage » ou « domestique » à chaque individu.

Prélèvement de nageoire de truite fario

Une origine exclusivement domestique

Pour les truitelles capturées sur les affluents girondins de la Garonne (Brousteyrot, Gât mort, Barbouse et Ciron), l’étude conclue à une origine domestique de tous les individus échantillonnés. Bien que nées dans le milieu naturel, toutes les truitelles échantillonnées portent la signature marquée des piscicultures. Cela démontre que les cours d’eau inventoriés hébergent des géniteurs d’ascendance domestique en âge de se reproduire et que ces géniteurs (issus de piscicultures) contribuent effectivement au renouvellement des populations.

Pour la Leyre, il est vraisemblable que les truites de ce bassin soient d’ascendance domestique. Il semble néanmoins qu’un brassage génétique se soit opéré. Cependant, en l’absence d’échantillons biologiques anciens de truites (avant la mise en place des alevinages), il est difficile pour l’INRA de conclure définitivement quant à une origine exclusivement domestique des truitelles prélevées.

Cours d’eau de Gironde

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