mardi 19 mars 2024

Nos suivis de la qualité de l’eau en Gironde

Début mars, nous vous présentions les résultats des pêches électriques. La Fédération, dans les suivis qu’elle effectue annuellement sur les cours d’eau girondins, étudie aussi les populations d’insectes et invertébrés aquatiques, bien connues des pêcheurs à la mouche. Voici les résultats pour l’année 2019.

Une nèpe, un hétéroptère commun dans les zones calmes de nos cours d’eau

POURQUOI SUIVRE AUSSI LES INSECTES ?

L’étude des êtres vivants présents dans un cours d’eau permet de connaître son état écologique, soit la qualité de son eau et des habitats présents. C’est le principe de bio-indication : certaines espèces, sensibles à la pollution, ne pourront être présentes que dans les cours d’eau de bonne qualité. A l’inverse, l’absence de ces espèces, ou la présence d’espèces plutôt résistantes, indiquent que le cours d’eau est dégradé.

Prélèvement de macro-invertébrés en rivière

Pour faire de la bio-indication, il est possible de suivre différents organismes vivants. Alors pourquoi suivre à la fois les invertébrés et les poissons ?  Les poissons ont des temps de génération plus longs de l’ordre de quelques années. Les insectes eux, peuvent avoir des temps de génération plus courts, parfois même très courts. Lorsque l’on étudie les poissons, on étudie donc la qualité de l’eau et du milieu sur le long terme. Les insectes et autres invertébrés vont, eux, nous renseigner directement sur la vie du cours d’eau dans les derniers mois. Les deux indicateurs sont donc très complémentaires, et permettent d’avoir une meilleure idée de l’état écologique de nos rivières.

LES RÉSULTATS 2019

Les résultats sont présentés sous la forme d’une moyenne sur les trois dernières années (2017-2019). Les stations des la Louise, du Baillon et de la Gouaneyre présentent une moyenne incomplète car les suivis n’y ont commencé qu’en 2018

Cours d’eauMoyenne I2M2 (2017-2019)Etat écologiqueTendance depuis 2015
Eau Bourde0,298MédiocreDégradation
Ségur0,234MédiocreAmélioration
Vignague0,040MauvaisLégère amélioration
Brion0,580BonAmélioration
Gamage amont0,110MauvaisStable
Gamage aval0,094MauvaisDégradation
Goulor0,325MédiocreAmélioration
Soulège0,417MoyenStable
Paillasse amont0,826Très bonStable
Paillasse aval0,488BonAmélioration
Jalle du Breuil0,047MauvaisDégradation
Chenal du Gaet0,139MauvaisDégradation
Chenal de la Calupeyre0,103MauvaisDégradation
Brouillon0,036MauvaisStable
Martinettes0,229MédiocreDégradation
Louise0,331MoyenAucune tendance
Baillon0,315MoyenAucune tendance
Gouaneyre0,481BonAucune tendance

Pour plus de détails, vous pouvez cliquer sur les stations sur cette carte interactive.

Comme en 2018, les cours d’eau en bon ou très bon état sont minoritaires. La Paillasse, qui conflue avec l’Eyre à Belin-Beliet reste en bon état, tout comme la Gouaneyre sur le bassin versant du Ciron. Le Brion, qui traverse Langon, voit son état s’améliorer et passer de moyen à bon, ce qui confirme la bonne tendance des dernières années sur ce cours d’eau.

Le Brion à Roaillan, dont l’état s’améliore depuis 2015

A proximité de la métropole bordelaise, l’Eau Bourde, dont l’état s’était fortement dégradé en 2018, voit la tendance se confirmer. Si les espèces les plus sensibles à la pollution n’ont pas complètement disparu, preuve d’une qualité de l’eau plutôt convenable, le peuplement est surtout composé de crustacés et de larves de diptères. L’impact de l’urbanisation sur ce cours d’eau est donc fort, même sur le secteur amont.

La situation ne s’améliore pas dans le Médoc, où l’état des cours d’eau, déjà mauvais en 2018, continue à se dégrader. La tendance est la même dans le Blayais. Dans ces secteurs, les cours d’eau subissent des étiages très sévères en été : le débit y devient très faible, voire nul. Cela ne permet pas aux espèces les plus exigeantes de réaliser la totalité de leur cycle de vie sur ces cours d’eau.

A l’échelle du département, la situation en 2019 a peu changé par rapport à 2018. Le passage à la nouvelle méthode de calcul avait mis en évidence un état assez dégradé des cours d’eau girondins. Cela est toujours le cas cette année, et les tendances ne sont pas optimistes. A part l’amélioration de l’état du Brion, et une très légère tendance positive sur la Vignague, les cours d’eau en mauvais état continuent à voir leur état se dégrader.

La Vignague à Sauveterre-de-Guyenne, un cours d’eau très dégradé qui montre une légère amélioration en 2019

Pour les plus curieux, l’ensemble des résultats est consultable sur le site de l’Agence de l’Eau : http://adour-garonne.eaufrance.fr/recherche

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