mardi 19 mars 2024

Poissons et pêche : découvrez l’Eau blanche!

Venez à la rencontre de Romain, un riverain de l’Eau blanche.  Grâce à Guillaume, animateur pêche, Fred, hydrobiologiste et Emilie en charge de l’Education à l’Environnement à la Fédération, il découvre les actions menées sur cette rivière, les poissons qui y vivent et les techniques de pêche appropriées.

>> Pêcheur : Bonjour, je m’appelle Romain. Étant nouvel habitant de la commune de Léognan, je vous contacte pour avoir quelques conseils pour pêcher sur ce secteur ?

Fred : Bonjour. Guillaume, Emilie et moi allons vous donner quelques informations sur le secteur. Tout d’abord, pour la pratique de la pêche, il vous faudra une carte de pêche de l’année en cours, disponible :

Sur Léognan, il existe le parcours de pêche de l’Eau Blanche, cours d’eau de 2ème catégorie piscicole. Si vous êtes novices dans la pêche, vous pouvez vous rapprocher de l’AAPPMA qui anime une école de pêche, ou vous rapprocher de mon collègue Guillaume Urbano, animateur pêche à la Fédération, pour des cours individuels ou collectifs si vous avez d’autres collègues intéressés par cette démarche…

>> Pêcheur : J’ai entendu parler de cette rivière et je ne connais pas trop les espèces que l’on peut y rencontrer, ni même les techniques les plus appropriées pour un cours d’eau de ce type.

Fred : Pour vous décrire l’Eau Blanche, en quelques mots, je dirais qu’elle se divise en trois secteurs. La partie amont est relativement boisée avec quelques secteurs viticoles et de nombreuses forêts alluviales où nous avons pu observer lors de nos suivis scientifiques en 2014 et 2020, de la reproduction de brochet, et notamment le brochet aquitain. On retrouve également d’autres espèces intéressantes quant à la qualité du milieu, comme le chabot, la lamproie de planer, le vairon, le goujon et l’anguille qui colonise le bassin versant via la Garonne.

Ensuite sur la partie intermédiaire, plus urbanisée, les secteurs accessibles sont plus réduits (propriétés privés) et l’on retrouve un cours d’eau plus large, avec un débit supérieur donnant une hétérogénéité au milieu très intéressante pour les espèces piscicoles. On retrouve des secteurs graveleux et courants, et malgré l’urbanisation, de jolies méandres à pêcher. Cette diversité permet à des espèces rhéophiles (espèce préférant les secteurs d’eaux vives), comme la vandoise, le chevesne ou le barbeau de se développer.

>> Pêcheur : Quelles techniques préconisez-vous sur l’Eau Blanche ?

Guillaume : Restons sur les trois secteurs présentés par Fred :

  • Sur l’amont :

Ce parcours est réservé au pêcheur confirmé souhaitant capturer un brochet à l’aide de petits leurres assez planant car les zones y sont peu profondes. Le cadre y est très appréciable, assez sauvage mais compliqué en termes de pêche (peu de quantité et surtout des petits spécimens). Vous pouvez également y prendre quelques vairons à l’aide d’asticots accrochés sur un hameçon de très petite taille.

  • Sur la partie intermédiaire :

Le parcours est intéressant à prospecter au toc ou à la coulée pour capturer les barbeaux, chevesnes, et truites lors des lâchers.

Privilégiez le ver de terre ou la teigne en appât naturel sur des hameçons de taille n°8 à n°14. N’hésitez pas à insister le long des berges ou dans les zones de remous et contre-courant où la nourriture naturelle y est la plus abondante.

  • Sur l’aval :

Sur ce secteur soumis à marée, elle semble un peu plus complexe à aborder. Cependant, lors de crues ou de gros coefficients, il peut être très intéressant d’aller y faire nager quelques leurres souples à la recherche de sandres et silures. Attention au matériel choisi car de gros silures se baladent au niveau de l’embouchure! La pêche de l’anguille y est intéressante également à l’aide d’un vers de terre posé sur le fond.

>> Pêcheur : Merci pour ces informations. Quel est le rôle et les actions que vous réalisez sur ce cours d’eau ?

Fred : Dans le cadre de notre plan de gestion départemental, nous suivons l’Eau Blanche en termes piscicole avec 5 stations d’inventaires sur l’ensemble de son linéaire. Pas moins de 20 espèces piscicoles sont recensées globalement. En plus des espèces déjà citées, on retrouve d’autres espèces comme le gardon, la perche, l’ablette et le rotengle. Pour les moins connues, on trouve la bouvière, le flet, l’épinoche ou le pseudorasbora (espèce nuisible). (Toutes ces espèces sont à retrouver sur l’Atlas poisson Gironde !)

Ces suivis ont pour objectif de définir le peuplement piscicole, d’en évaluer les densités, les biomasses des différentes espèces et de pouvoir les comparer à un panel que nous qualifions de référence, c’est à dire non modifié par l’homme. Pour l’Eau blanche, globalement, le peuplement piscicole est de bonne qualité même si certaines pressions sont observables (enrichissement en matière organique en aval de la station d’épuration de Léognan…).

Sur le long terme, ces inventaires nous permettent de vérifier et de suivre si les espèces sont toujours présentes, celles qui disparaissent voire les nouvelles espèces qui pourraient faire leur apparition. Pour finir, nous suivons également l’état de santé des poissons qui est un nouvel outil d’évaluation de la qualité de l’eau et du milieu.

En terme halieutique, l’AAPPMA réalise des alevinages chaque année, en truite notamment. Elle effectue également  chaque année, une journée de nettoyage du cours d’eau, avec un ramassage des déchets voire parfois un entretien des différents embâcles bloquant la circulation de l’eau en lien avec la communauté des communes de Montesquieu et ses techniciens rivières. Bien évidemment les activités de pêche sont également en lien avec les gardes de la fédération et ceux de l’AAPPMA afin de vérifier que tous les pêcheurs soient détenteurs de la carte de pêche et qu’ils respectent la réglementation spécifique vis à vis des espèces et du parcours.

flet
Pseudorasbora
Bouvière

Emilie : Pour terminer, en 2021, le service Education à l’Environnement de la Fédération intervient dans 2 établissements scolaires sur ce secteur : auprès des 14 classes de l’école élémentaire Aliénor d’Aquitaine de Cadaujac sur plusieurs animations (nettoyage de déchets autour de l’école, chaîne

alimentaire, découverte des petites bêtes dans les milieux aquatiques, …) et auprès d’une classe de 6ème du collège François Mauriac de Léognan sur la pollution des milieux aquatiques avec une sortie analyse de l’eau sur l’Eau Blanche dans le parc de la Mairie.

>> Pêcheur : Comment puis-je apporter ma contribution à toutes ces actions ?

Fred : Toutes les bonnes volontés sont bienvenues. L’AAPPMA sera ravie de compter un acteur ou un membre actif au sein de son équipe de bénévoles. Pour cela, rapprochez vous de son président, il pourra vous donner toutes les informations quant aux actions réalisées sur l’Eau Blanche notamment. Si cela vous plaît, vous pouvez aussi apporter vos connaissances, vos idées et votre bonne humeur au sein d’une association dynamique et qui vous accueillera à bras ouvert.

N’oublions pas que cette association a une école de pêche et votre aide sera également la bienvenue. Si vous êtes intéressé, vous pouvez apporter vos connaissances auprès de la Fédération en tant que pêcheur, en tant qu’élu de votre association et nous aider à satisfaire les pêcheurs sur ce cours d’eau… Alors, n’attendez plus, et rejoignez-nous ! 🙂

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