Comme promis suite à notre article d’ avril dernier, voici un petit retour des actions menées entre avril et aujourd’hui sur les frayères à brochets.
Le bilan synthétique de nos actions de terrain réalisées entre avril et juin 2025
Le suivi de l’état des populations de brochets
Comme expliqué dans nos articles de janvier et avril dernier, nous avons recherché la présence d’œufs et d’alevins de brochet sur 4 sites entre janvier et mars: un boisement inondé en bord de Leyre, une prairie humide au bord de l’Isle, deux roselières/cariçaies (et végétation aquatique) connectées au Gât Mort et sur la partie amont du chenal du Gua.
Nous avons trouvé des œufs sur chaque site malgré des conditions de prospections rendues difficiles, surtout en début d’année, par la succession des crues liées aux précipitations. L’observation de plusieurs pontes et d’alevins de janvier à fin mars sur les frayères confirme l’attractivité des sites que nous suivons.




A la suite du suivi de la ponte des brochets, nous avons installé début mars des enclos en filet sur les frayères. Ces enclos, d’une superficie connue, nous permettent d’estimer le nombre de brochetons produit par 100 m² de frayère. Nous avons laissé les enclos en place pendant environ 1 mois et demi, ce qui permet aux brochetons de se développer. Pendant ces semaines nous avons capturé les brochetons grâce à un système de capture passif (verveux) et par une pêche électrique réalisée en fin de suivi (début mai) à l’intérieur de l’enclos.
A noter que pour le cas de la Leyre, seulement un verveux a été installé à la sortie du bras mort pour évaluer, à l’échelle complète du bras mort, le succès de la reproduction des brochets (aucun enclos n’a pu être installé du fait des herbiers hors d’eau et la pêche électrique n’a pas pu être réalisée).


Enclos installées sur les frayères du Gât Mort et du Chenal du Gua
Les résultats suivants ont été obtenus. A noter que pour la Leyre et l’Isle, les résultats sont sans doute sous-estimés du fait d’une crue importante fin avril 2025, qui nous a contraint d’arrêter le suivi prématurément, et a sans doute entraîné l’échappement de brochetons hors de l’enclos et de la zone.

Ainsi contre toute attente, le développement des œufs de brochets a fonctionné et a permis l’observation de très nombreux brochetons sur le bras mort de la Leyre, malgré l’exondation des principaux herbiers observés sur le site suivi. De plus la zone suivie pour la première fois sur le Gat Mort semble montrer une fonctionnalité intéressante pour la reproduction du brochet. Sur le Deyre et l’Isle, les résultats sont plus mitigés que respectivement 2024 et 2023.
L’analyse des résultats en cours permettra d’apporter des éléments d’explication à ces résultats.
L’évaluation de la fonctionnalité de zones humides pour la reproduction du brochet
Comme indiqué dans notre article de janvier dernier, afin d’améliorer notre connaissance et confirmer la fonctionnalité des zones de reproduction identifiées, des inventaires par pêche électrique et/ou engins passifs (verveux) ont été réalisés (recherche de juvéniles de brochets).
Pour cette année, ces zones sont prospectées principalement suite à la demande des gestionnaires pour évaluer la fonctionnalité des zones, suite à des travaux de restauration ou avant aménagement.
Les résultats suivants ont été obtenus :

Ainsi les 2 zones créées par le Syndicat du Ciron, avec l’aide technique de la Fédération en 2017, montre une fonctionnalité intéressante qui permettra sans aucun doute de renforcer la population de brochets sur ce secteur du Ciron.
De plus le bras mort du Ciron sur Giscos reste fonctionnel (dernier inventaire en 2012) malgré une connexion avec le Ciron qui se comble. Des travaux seront sans doute entrepris rapidement par le Syndicat pour maintenir sa fonctionnalité.


Concernant les marais de Bruges et de la Vergne, les premiers résultats ne montrent pas de reproduction efficiente sur ces zones. Des compléments d’inventaires seront menés en 2026, sur la partie Nord de ces zones qui n’ont pas pu être menés en 2025, pour confirmer ces résultats. Pour la zone de Magrigne sur le Moron, le constat est le même.
Enfin des pêches de sauvetage sont à venir, selon les conditions climatiques, sur :
- Le Camp du Poteau à Captieux,
- Le marais du Gnac à Lacanau.
L’inventaire et la délimitation des zones humides effectives sur le chenal du Guâ et le territoire de la Communauté de Communes de Montesquieu
Depuis la mi-mai jusqu’à début août, sur des secteurs de bassins versants déjà prospectés et identifiés comme potentiels frayères à brochet, la Fédération arpente le lit majeur de plusieurs cours de Gironde pour délimiter les zones humides à l’aide d’indicateurs d’humidité des sols ou de la végétation. Nous venons de terminer le travail sur le Deyre du côté de Vendays Montalivet et commençons le terrain sur les cours d’eau du territoire de la Communauté de Communes de Montesquieu du côté de Martillac, Cadaujac… Tout ceci afin de mieux protéger et d’éviter la dégradation de ces milieux essentiels au bon fonctionnement des cours d’eau.




