Pêche de sauvetage : pourquoi ? comment ?

27.06.2022 | Actualités

Chaque année, la Fédération peut être amenée à réaliser des pêches de sauvetage dans le cadre de travaux sur les cours d’eau ou d’étiage sévère. Nous vous expliquons ici en quoi cela consiste, revenons sur quelques pêches de sauvetage réalisées par la Fédération et sur l’actualité de l’étiage 2022.

En quoi cela consiste ? contexte, méthode…

Dans le cadre de travaux d’aménagement routier (pont de route…), de restauration de la continuité écologique sur des barrages hydrauliques (passe à poissons, effacement…), d’entretien de marais ou de canaux (désenvasement…), de passage de conduite sous les cours d’eau (gaz…), des mises en assec de portions de cours d’eau pour la durée des travaux sont parfois nécessaires. Une pêche de sauvetage est donc prescrite dans les arrêtés d’autorisation des travaux pour éviter que les travaux n’aient trop d’impact sur la faune piscicole. Ainsi, la Fédération peut être mandatée pour intervenir et transférer les poissons sur une portion non impactée par les travaux.

La plupart du temps, la portion de cours d’eau concernée est délimitée par des batardeaux (barrages temporaires) et le niveau de l’eau de cette zone est abaissée pour permettre de réaliser les travaux. La pêche de sauvetage est ensuite réalisée avant le début du chantier à l’aide d’un matériel adapté (engins de pêche électrique). Plusieurs passages sont réalisés pour sortir la majorité des poissons, qui sont transférés le plus rapidement possible hors de l’emprise des travaux.

Une pêche de sauvetage peut également avoir lieu en cas d’étiage sévère en lien avec les conditions climatiques et/ou les usages présents sur les cours d’eau. Ainsi la Fédération peut intervenir pour récupérer les poissons en souffrance et les transférer dans un secteur permettant leur survie.

Quelles obligations ?

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La réalisation d’une pêche de sauvetage, que ce soit dans le cadre de travaux autorisés ou d’étiage sévère sur les cours d’eaux, nécessite une autorisation de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM). En effet, les méthodes de pêches utilisées (pêche électrique, épuisettes) sont prohibées, sauf dans le cadre de suivis scientifiques ou de sauvetage des poissons.

Dans le cadre de souffrances de poissons liés à des étiages, souvent non prévisibles, la Fédération peut obtenir rapidement un arrêté départemental autorisant la pêche et le déplacement des poissons capturés.

Au-delà de ces obligations administratives, il est donc important d’informer la Fédération et l’administration si vous observez des poissons en souffrance (même minime). Cela peut permettre d’agir sur les causes et de prendre les mesures permettant de limiter l’impact des étiages (restrictions des usages, respect des débits minimums…). Enfin, la récolte de ces informations permet de suivre les changements climatiques que nous subissons actuellement et d’alerter sur la dégradation de l’état de nos cours d’eau.

Si vous souhaitez vous impliquer dans la surveillance des débits de nos cours d’eau, reportez-vous au dernier paragraphe de cet article.

Retour sur quelques pêches de sauvetage réalisées par la Fédération entre 2008 et 2022

La Fédération est intervenue à plusieurs reprises lors :

  • De travaux de passage de conduite de gaz sous les cours d’eau du bassin du Ciron, du Beuve, d’affluents de la Vignague ou sur la Gamage.
  • Detravaux d’amélioration de franchissement de cours d’eau (pont, barrages hydrauliques…) :
    • Au niveau de l’A62 traversant la Barboue/Rieufret ou le Gât Mort
    • Au niveau de la Dronne lors de la construction de la rivière de contournement sur le barrage de Coutras, à Batejin sur le canal du Porge lors de la mise en place du nouvel ouvrage et de la passe à poissons, sur le canal des Landes…
  • De la construction de la Ligne Grande Vitesse Tours-Bordeaux traversant les bassins versants de la Saye et de la Virvée.
  • De travaux d’entretien des canaux du marais de la Vergne (bassin versant de la Livenne) et du canal latéral à la Garonne.
  • D’étiage ou d’assecs sévères sur le Palais dans le Libournais, sur la Jalle du Nord dans le Médoc…

L’ensemble de ces interventions, permettent de sauver chaque année des quantités importantes de poissons vouées à tous mourir si aucune pêche de sauvegarde n’est réalisée.

Un sujet peut être d’actualité pour 2022, malheureusement…

Depuis le 2 juin 2022, suite à la cellule départementale de gestion et de préservation des ressources en eau à laquelle la Fédération participe, un arrêté réglemente temporairement les prélèvements et les usages de l’eau sur les cours d’eau en Gironde (cf. carte ci-dessous). En effet « depuis la fin de l’été dernier, le département de la Gironde est marqué par un déficit pluviométrique. La période d’août 2021 à mai 2022 est l’une des plus faiblement arrosée depuis 1959. Ces 3 derniers mois, selon les secteurs, un déficit de 15 % à 55 % de précipitations a été enregistré. S’agissant des températures, cet hiver a été particulièrement doux et le mois de mai très chaud. Ces conditions météorologiques ont conduit à une diminution des débits sur certains cours d’eau secondaires. Ces derniers étant dépourvus de soutien d’étiage et plus vulnérables, ils nécessitent des mesures de restrictions des usages (source DDTM de la Gironde) ». Soyez donc vigilants et pensez à économiser l’eau pour le bien-être de nos poissons !

Enfin, tout le monde peut participer en ligne au suivi de la situation hydrologique de nos cours d’eau pour alerter au besoin via l’outil Enquête d’eau ! Vous passez sur un cours d’eau en voiture ou à pied, 1 photo et quelques informations à renseigner en seulement 2 minutes, et la donnée est disponible lors de la cellule départementale de gestion et de préservation des ressources en eau ! Merci pour votre aide